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Les Cerises du Limousin

Arbre rustique, le cerisier s'accommode des sols limousins sauf s'ils sont humides et compacts. L'abandon des variétés anciennes remplacées par des variétés nationales a été le plus souvent très négatif. Fruits trop précoces récoltés par les oiseaux, sensibilité au gel, arbre ne supportant pas les rudesses climatiques locales font que les années de récolte sont rares.

Les statistiques de 1929 avancent le nombre de 78.000 cerisiers pour la Haute-Vienne. (la Corrèze avait beaucoup plus de cerisiers que le reste du Limousin). Les variétés citées dans les statistiques sont celles qui donnaient lieu à une petite commercialisation, aussi la liste est courte : la Pousse-tard (Verneuil, St-Junien), la Bonne Tardive (dans tout le département), la très grosse Précoce de Verneuil., la Madriaque dans la région de St-Germain les Belles mais originaire de Corrèze, la Tavène précoce et la Tavène tardive, la Franche Noire.

Il y en avait beaucoup d'autres : la St- Jean, la Doumengère, la Trompe-Geai

La Franche Noire est le type même de la cerise à clafoutis. Cette recette paysanne limousine (clafoutis est une allusion amusée, très évocatrice en langue limousine, à la consistance de la pâte) était simple. Aujourd'hui pour faire le vrai clafoutis, il manque souvent la cerise noire, sucrée, petite mais à noyau minuscule, avec un jus violacé qui mettait les dents en valeur et surtout le lait frais et entier. Les Croqueurs regreffent de la cerise noire.

Les cerises locales étaient souvent choisies de petit calibre pour être mises en conserve dans les bouteilles (les bocaux étaient un luxe). Les variétés donnant leurs fruits à "grappe" étaient intéressantes (cueillette facile et rapide) pour être mises dans des fûts en vue de la distillation à l'automne.